Après quelques expériences filmiques au début des années 90 (" Petite forêt cinéraire ", 1991, " La chasse au sanglier ", 1992, et " Le Roi et l’esquimau ", 1993), Olivier Goulet revient à la vidéo en 2003. Il commence par produire trois clips qui revisitent certaines de ses productions existantes. Il utilise le film comme nouveau mode de communication pour toucher le grand public, imprégné de culture télévisuel. Il souhaite ainsi déborder le cadre artistique pour adresser sa problématique du corps affectif de l’homme au plus grand nombre. Ces clips intègrent volontiers l’écrit et annoncent les textes que prépare actuellement Olivier Goulet.

o game  - 7 min 30, février 2004

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Les questions existentielles liées à notre condition d’hommes sont posées sur le mode du jeu vidéo et télévisuel : la mort, la jouissance, le besoin de reconnaissance… Ce jeu au rythme effréné est ponctué d'un mélange d’images personnelles et d'images véhiculées par la télévision, ce lieu fantasmé de la reconnaissance individuelle. S'opposant à l’état consensuel et illusoire ambiant, ce clip propose un recentrage sur l’individu, ainsi mieux à même de se connecter au collectif.

Avec cette simulation interactive version electro-beat, Olivier Goulet nous invite à imaginer une nouvelle donne identitaire et relationnelle rendue possible par le concept " O". O marque l’émergence d’un humain optimisé. Cet être nouveau est fusionné avec ses semblables et connecté au monde, pour former un réseau pacifié. Le concept d’humanité se voit étendu : l’individu, partiellement libéré de son corps, est re-configuré en O : paramétrage relationnel optimisé, drivers d’extensions corporelles, intégration de prothèses affectives, accroissement des taux de satisfaction, renforcement du mode jouissance, réduction des seuils d’agressivité, amplification de la tolérance, et surtout élargissement de notre niveau de conscience…

Corps masqués, 8 min, février 2004

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La question de l’identité et de la rencontre se pose ici sur un mode méditatif : visages et corps, masqués et enveloppés de SkinBag, invitent à un voyage intérieur, à une exploration corporelle et identitaire. L’émergence organique de la forme se produit. Cette double peau artificielle met le corps à distance et révèle les émotions charnelles tapies au fonds de nous. La décomposition du mouvement nous touche au-delà de l’apparence. L’homme, placé face à lui-même, s’exprime et se donne à voir aux autres. Dans le " baiser protégé ", le désir d’approche de l’autre, et peut-être l’aspiration à l’échange, sont sans cesse contrariés par le port de la capote faciale. Elle nous rappelle combien l’autre nous reste inaccessible.

Voir aussi les dossiers de presse : " Baiser protégé " et " SkinBag ".

 

TCH - Trophées de Chasse Humains, 6 min 15, février 2004

TCH - Trophées de Chasse Humains, 2004 (David Pujadas en TCH) download	TCH - Trophées de Chasse Humains, 2004 (TCH mobile) download	TCH - Trophées de Chasse Humains, 2004 (TCH de la bête et F.Stahl) download

Ce clip nous montre certains TCH — Trophées de Chasse Humains réalisés depuis 1996 par Olivier Goulet. Se succèdent des portraits d’individus, entrecoupés d’images rémanentes, photos de famille, souvenirs, et autres visions qui nous habitent tous.

Mais au-delà d’une galerie de portraits, c’est la problématique du trophée qui est mise en images. Le TCH pastiche ce qui définit usuellement l’identité dans nos sociétés (cf. carte d’identité) et montre l’insuffisance de ces repères pour caractériser un individu. Il se fait métaphore des relations complexes, troubles, de pouvoir et de désir entre les hommes, en particulier au sein de la famille. Chacun aspire à être compris, vu et reconnu et la présence dans les médias donne l’illusion de cette reconnaissance. Ici, le lien du trophée avec le portrait télévisuel est explicité, tous deux sont des traces qui donnent l’illusion d’une possible immortalité : l’effigie moulée fixe notre apparence, l’image télévisuelle enregistre l’anonyme participant à un jeu ou le présentateur des informations.

Voir aussi le dossier de presse : " Trophées de Chasse Humains "

 

mjc.corps – 9 min 30, mai 2004

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La reconnaissance, l’identification à la star, l’identité individuelle et sa place dans le collectif sont autant de questions qui se posent à chacun de nous, et particulièrement au moment de l’adolescence. La MJC, foyer de rencontre de la jeunesse, est le théâtre des opérations : comment voir et se faire voir en est l’enjeu.
Le SkinBag sert ici de prétexte et de fil conducteur, à la présentation de soi et à la formation du corps de la génération émergente encore incertaine mais déterminée.
N’oublions pas l’histoire dont nous héritons et qui nous montre toute l’absurdité de la vie.
Production : DRAC Haute-Normandie, MJC de Fécamp

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