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Synthèse > Définition objectale de lidentité > De lorganique au technologique un corps en mutation |
Objets
organiques sans couture, en peau humaine synthétique G o r e + C h i c = T r è s C h i c Les couleurs du SkinBag
reprennent
les teintes de peaux humaines
: Le
SkinBag se présente comme une proposition de mutation. Le
SB-SurVêtement est la peau d'apparat que l'on s'est choisie. Chaque
SkinBag est réalisé à la main.
Le
SkinBag (SB) est une « peau humaine synthétique
» dapparence plissée donnant un aspect organique
aux accessoires et aux survêtements de la gamme.
Les couleurs du SkinBag reprennent celles des différentes races humaines : WhiteSkin, RedSkin, DarkSkin, BlackSkin... La texture, la couleur
et lélasticité du SkinBag laissent perplexe : qu'est-ce
que c'est ? Serait-ce de la peau humaine ? se demande-t-on en approchant
la main - geste réflexe - on est tenté de toucher. Voilà
la question qui fascine, comme un jeu pour se faire peur. Rien à voir avec
le latex fin et lisse des gants et des préservatifs, qui servent
de " doublage " à la peau en vue de sa protection.
La matière SkinBag se caractérise au contraire par son
aspect plissé, avec ses rides, ses aspérités, ses
boutons et grains de beauté, ses taches parfois. Labord du SkinBag
offre une confusion curieuse entre "peau" et "organique". Ce qui trouble,
au fond, est le sentiment confus d'appréhender un objet vivant.
Lattirance sopère instinctivement, comme au contact
d'un bébé ou d'un animal familier : plaisir teinté
détonnement en le cajolant. Mais au fait, à
quelle zone trouble de nous-même la matière SkinBag fait-elle
appel pour produire des réactions aussi marquées ?
La réponse se trouve certainement dans la manière dont
nous acceptons ou non la partie organique qui sert de support charnel
à notre être et à notre identité.
Définition objectale de lidentité SkinBag aborde la définition
de lindividu social et de son identité. Si le corps constitue le support de notre identité originelle, le SkinBag peut en devenir un lieu de prospection. Le SurMesure propose des habits et accessoires réalisés selon les attentes dun individu particulier : tout est a priori réalisable. Gilets et vestes sont les plus demandés, mais certains préfèrent une cape, une sacoche spéciale ou un sac à dos, dautres ont des demandes plus extravagantes comme une collerette, une combinaison, un chapeau, un bracelet Libre au " commanditaire " de faire tatouer sur sa double peau les inscriptions et dédicaces de son choix, dy arborer piercings et scarifications, suivant son désir La
collection SkinBag se compose d'une gamme de produits, accessoires et
survêtements, destinés à une commercialisation en
boutique. Le SB-classic,
premier sac du nom est le symbole de la marque. Il imite le sac de supermarché.
Cest une synthèse entre consommation de masse et peau individuelle ".
Ce premier modèle est un sac de collecte qu O.G. réalise
dabord pour son propre usage. Il doit être souple, solide
et fonctionnel. Les SurVêtements taille unique et unisexe (tabliers, ceintures, jupes ) sortent de la conception usuelle de lhabillement. Alors que le vêtement traditionnel transforme notre apparence de peau en apparence de tissus, le SkinBag cherche à se rapprocher de lapparence organique. O.G. sintéresse avant tout, non pas à lêtre nu, mais à lêtre social qui se présente aux autres. Le corps social inclut, selon lui, nos habits et toutes nos extensions de tous ordres (argent, clés, téléphone, organizer ). Le SB propose une nouvelle forme paradoxale de nudité à notre corps social. Il s'agit de se confectionner sa nouvelle peau qui définit les contours élargis de son personnage et de son image. Avec ces objets SkinBag,
O.G. sort du cadre étroit du monde de lart, comme il sen
explique : " La confection de vêtements et daccessoires
vendus en boutique est peut-être plus stimulante et plus réactive
que le milieu de lart contemporain, trop porté sur la sacralité
de lobjet à visée décorative et spéculative.
Les SkinBag étaient au départ davantage une proposition
de réflexions artistiques quune démarche de designer.
Pourtant, ces objets sintègrent parfaitement dans le champ
de la mode contemporaine. Les gens qui sintéressent au
SB ne sintéressent pas forcement à lart par
ailleurs. Investir le champ du paraître sur le terrain et non
pas seulement dans les galeries est nécessaire à cette
démarche, qui devient de fait sociale, voire politique. ". Le SkinBag est dabord un support de recherche conceptuelle sur lindividu et la définition de son identité. Nombre dobjets SkinBag sont non fonctionnels et ont un rapport symbolique au corps dont ils sont distanciés et à lorganique. Ils ne sont pas soumis à la compromission dusage, puisque que personne ne les portera réellement, et peuvent aller dans des directions plus " radicales ". Citons quelques exemples qui nécessiteraient chacun un développement (et une mise en perspective) propre : le sac poubelle de lhumanité, le SB-fucking, la main palmée, les SB-capotes faciales, les SB-présentoirs ou encore les bâches qui servent de cadre de travail aux prises de vue photographiques
De lorganique au technologique un corps en mutation " Jai mariné des années sur mon projet le Sac à Os, jai trituré la matière dans tous les sens avant de réussir à le scinder en deux propositions distinctes : La Relique de lhomme bionique, qui sintéresse à la relation du fonctionnement structurel de lhomme et de la machine ; et le SkinBag qui soccupe de lépiderme, du superficiel, de la poche. Dun côté une ossature sans enveloppe ; de lautre un contenant mou, sans structure. SkinBag est donc le fruit dune maturation lente, qui a abouti à un objet à la fois autonome et porteur de sens multiples ". La peau, frontière
physique entre ce qui est à l'intérieur de notre corps
et ce qui est l'extérieur, devient un sac qui enveloppe et contient
notre corps. Le sac est une forme de mue à forte connotation
identitaire : " La mue est une peau que l'on ôte,
comme un habit usé. On en crée une nouvelle qui s'adapte
à l'évolution de son corps, et pour modifier son aspect.
On accorde à cette partie superficielle, donc visible, une importance
particulière : c'est elle qui a la charge de représenter
notre être. Cette peau que l'on enlève devient le symbole
de notre histoire passée et proclame la métamorphose qui
a lieu en nous ".
Le SkinBag est une mue
amovible qui insiste sur la volonté d'appréhender son
corps comme un lieu prospectif, comme un organisme en maturation spectaculaire,
de sa naissance à sa mort. Jouer avec son corps pour lépanouir
est devenu essentiel dans notre société qui le disqualifie
en imposant l'image d'un corps idéal et convenu. Ce corps " idéal
standard " semble incompatible avec nos corps actuels, mais
lidentification marche à fond et linsatisfaction
sinstalle. Notion capitale, la mue symbolise à merveille
l'idée de renaissance que l'on s'octroie (se fabrique) pour apparaître
différent aux yeux des autres : se présenter sous
cette peau d'apparat signale le besoin de présenter son corps
comme porteur d'une identité personnelle et responsable. Le SkinBag se présente
donc comme une proposition
de mutation. Pourquoi ne pas reconfigurer le corps consciemment,
programmer sa recomposition, le doter de prothèses pour loptimiser,
tel un ordinateur auquel on ajoute racks mémoire et extensions
périphériques pour loptimiser ? Invitation à lanticipation ?
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