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S k i n B a g
 


  > Synthèse
> Une peau humaine synthétique

> Définition objectale de l’identité

> De l’organique au technologique… un corps en mutation


Objets organiques sans couture, en peau humaine synthétique
Séries limitées ou sur demande et sur mesure
Sacs, Accessoires et SurVêtements épidermiques,
alchimie réussie entre captivant et repoussant
pour une mode sensuelle sans complaisance.

G  o r e   +   C h i c  =   T r è s   C h i c

Les couleurs du SkinBag reprennent les teintes de peaux humaines :
WhiteSkin, RedSkin, DarkSkin, BlackSkin...

Le SkinBag se présente comme une proposition de mutation.
Il est une forme de mue à forte connotation identitaire

Chaque sac est une extension de notre corps.

Le SB-SurVêtement est la peau d'apparat que l'on s'est choisie.
Il offre une nouvelle forme paradoxale de nudité à notre corps social.


Les sacs dédiés aux machines numériques
sont des combinaisons étanches et protectrices,
et deviennent des organismes autonomes.

Ils anticipent sur la fusion entre le numérique et l’organique.

Chaque SkinBag est réalisé à la main.
Chaque modèle peut être personnalisé à volonté: tatouage d'un nom, d'une dédicace, d'un logo...


 

Synthèse

Le SkinBag (SB) est une « peau humaine synthétique » d’apparence plissée donnant un aspect organique aux accessoires et aux survêtements de la gamme.
Ces objets jouent sur l’ambivalence entre le corps archaïque, instinctif et le corps prothétique, optimisé.
Alternatives au piercing ou au tatouage, les SkinBag sont autant de prothèses identitaires, qui permettent à l’individu de mettre en valeur sa personnalité. SkinBag est un outil relationnel, une interface particulière entre nous et les autres.

 

Une peau humaine synthétique

Les couleurs du SkinBag reprennent celles des différentes races humaines : WhiteSkin, RedSkin, DarkSkin, BlackSkin...

La texture, la couleur et l’élasticité du SkinBag laissent perplexe : qu'est-ce que c'est ? Serait-ce de la peau humaine ? se demande-t-on en approchant la main - geste réflexe - on est tenté de toucher. Voilà la question qui fascine, comme un jeu pour se faire peur.
Pourquoi cette matière renvoie-t-elle à l'idée de peau ?
Croit-on voir de la peau ? Ce serait alors de la vieille peau, ridée par les années, scarifiée ou encore tatouée ; assurément aux antipodes de la peau lisse et attirante des références publicitaires du marketing de notre époque. Et pourtant, elle incite à la toucher, la palper, la caresser… elle provoque une attraction évidente, un trouble même.

Rien à voir avec le latex fin et lisse des gants et des préservatifs, qui servent de " doublage " à la peau en vue de sa protection. La matière SkinBag se caractérise au contraire par son aspect plissé, avec ses rides, ses aspérités, ses boutons et grains de beauté, ses taches parfois.
Rien à voir avec le cuir, depuis toujours utilisé comme matériau privilégié pour la confection vestimentaire. Alors que le cuir semble désormais désincarné, le SkinBag évoque les fonctions du vivant, suscite tous les fantasmes et les angoisses qui se rapportent à l'organique de notre corps.

L’abord du SkinBag offre une confusion curieuse entre "peau" et "organique". Ce qui trouble, au fond, est le sentiment confus d'appréhender un objet vivant. L’attirance s’opère instinctivement, comme au contact d'un bébé ou d'un animal familier : plaisir teinté d’étonnement en le cajolant.
De fait, la rencontre avec un SkinBag ne laisse jamais indifférent. Elle provoque des réactions qui vont de l'attirance irraisonnée de type passionnel au malaise, voire à la répulsion. Certains refusent carrément tout contact, voire toute discussion, tant ils se laissent dominer par leur dégoût. D’autres voient dans certains sacs des "placentas portatifs" et perçoivent les anses comme des cordons ombilicaux. La mollesse des sacs évoque la membrane, la muqueuse, des tissus bizarres de l’intérieur de notre corps, la partie primaire, trouble, voire informe de nous-mêmes. Peut-on parler pour autant de régression ?
D’autres personnes dépassent le malaise initial et trouvent ce type de détournement du biopouvoir intéressant.
SkinBag veut être un véhicule sensuel, il est conçu pour provoquer l’envie de caresser. Ne pourrait-on pas comparer le SkinBag au sexe ? Il nous attire instinctivement, mais peut pourtant paraître répugnant par certains aspects…

Mais au fait, à quelle zone trouble de nous-même la matière SkinBag fait-elle appel pour produire des réactions aussi marquées ? La réponse se trouve certainement dans la manière dont nous acceptons ou non la partie organique qui sert de support charnel à notre être et à notre identité.

 

Définition objectale de l’identité

SkinBag aborde la définition de l’individu social et de son identité.
- Le Sur Mesure, fait à la demande d’une personnalité spécifique, interroge l’identité individuelle,
- Les sacs et habits (standards, de série) accessibles à tous interrogent l’identité collective.

Si le corps constitue le support de notre identité originelle, le SkinBag peut en devenir un lieu de prospection. Le SurMesure propose des habits et accessoires réalisés selon les attentes d’un individu particulier : tout est a priori réalisable. Gilets et vestes sont les plus demandés, mais certains préfèrent une cape, une sacoche spéciale ou un sac à dos, d’autres ont des demandes plus extravagantes comme une collerette, une combinaison, un chapeau, un bracelet… Libre au " commanditaire " de faire tatouer sur sa double peau les inscriptions et dédicaces de son choix, d’y arborer piercings et scarifications, suivant son désir…

La collection SkinBag se compose d'une gamme de produits, accessoires et survêtements, destinés à une commercialisation en boutique.
Objets para-organiques, les SkinBag sont conçus comme des prolongements du corps : le Sac est une extension de notre corps, et le SurVêtement redéfinit, sur le mode du Prêt à Porter, la peau que l'on désire arborer.

Le SB-classic, premier sac du nom est le symbole de la marque. Il imite le sac de supermarché. C’est une synthèse entre consommation de masse et peau individuelle ". Ce premier modèle est un sac de collecte qu’ O.G. réalise d’abord pour son propre usage. Il doit être souple, solide et fonctionnel.
Rapidement, voient le jour différentes formes de sacs pensés en terme de fonctionnalité corporelle.
Le SB-élégance est un cabas qui s’adresse aux femmes, le SB-identity permet de ranger les papiers, l’argent et tous les petits trucs nécessaires quand on sort, le SB-urban est un sac à dos, le SB-computer est une housse d’ordinateur, le SB-pixel-banane est un sac ventral qui protége l’appareil photo numérique… autant de sacs qui nous accompagnent au quotidien. Tous ont une allure organique et peuvent être lus comme des organes externes qui gravitent autour de notre organisme. Les SB-bourses s’apparentent carrément à la partie de l’anatomie masculine du même nom.

Les SurVêtements taille unique et unisexe (tabliers, ceintures, jupes…) sortent de la conception usuelle de l’habillement. Alors que le vêtement traditionnel transforme notre apparence de peau en apparence de tissus, le SkinBag cherche à se rapprocher de l’apparence organique. O.G. s’intéresse avant tout, non pas à l’être nu, mais à l’être social qui se présente aux autres. Le corps social inclut, selon lui, nos habits et toutes nos extensions de tous ordres (argent, clés, téléphone, organizer…). Le SB propose une nouvelle forme paradoxale de nudité à notre corps social. Il s'agit de se confectionner sa nouvelle peau qui définit les contours élargis de son personnage et de son image.

Avec ces objets SkinBag, O.G. sort du cadre étroit du monde de l’art, comme il s’en explique : " La confection de vêtements et d’accessoires vendus en boutique est peut-être plus stimulante et plus réactive que le milieu de l’art contemporain, trop porté sur la sacralité de l’objet à visée décorative et spéculative. Les SkinBag étaient au départ davantage une proposition de réflexions artistiques qu’une démarche de designer. Pourtant, ces objets s’intègrent parfaitement dans le champ de la mode contemporaine. Les gens qui s’intéressent au SB ne s’intéressent pas forcement à l’art par ailleurs. Investir le champ du paraître sur le terrain et non pas seulement dans les galeries est nécessaire à cette démarche, qui devient de fait sociale, voire politique. ".
O.G. souhaite que ces objets soient porteurs de nouvelles valeurs sociales et collectives, qu’ils soient un outil relationnel et de communication. Ces accessoires pourraient devenir des signes identitaires, des marqueurs de l’appartenance à un groupe dont les membres partagent des valeurs proches. La question qui se pose est de savoir quel genre de valeurs peut véhiculer et induire le SkinBag à l’échelle d’un groupe d’individus ? A qui d’en décider ? Au créateur qui doit préciser ses intentions ou aux individus qui s’approprient les objets comme support de leurs revendications ?

Le SkinBag est d’abord un support de recherche conceptuelle sur l’individu et la définition de son identité. Nombre d’objets SkinBag sont non fonctionnels et ont un rapport symbolique au corps dont ils sont distanciés et à l’organique. Ils ne sont pas soumis à la compromission d’usage, puisque que personne ne les portera réellement, et peuvent aller dans des directions plus " radicales ". Citons quelques exemples qui nécessiteraient chacun un développement (et une mise en perspective) propre : le sac poubelle de l’humanité, le SB-fucking, la main palmée, les SB-capotes faciales, les SB-présentoirs ou encore les bâches qui servent de cadre de travail aux prises de vue photographiques …

 

 

De l’organique au technologique… un corps en mutation

J’ai mariné des années sur mon projet le Sac à Os, j’ai trituré la matière dans tous les sens avant de réussir à le scinder en deux propositions distinctes : La Relique de l’homme bionique, qui s’intéresse à la relation du fonctionnement structurel de l’homme et de la machine ; et le SkinBag qui s’occupe de l’épiderme, du superficiel, de la poche. D’un côté une ossature sans enveloppe ; de l’autre un contenant mou, sans structure. SkinBag est donc le fruit d’une maturation lente, qui a abouti à un objet à la fois autonome et porteur de sens multiples ".

La peau, frontière physique entre ce qui est à l'intérieur de notre corps et ce qui est l'extérieur, devient un sac qui enveloppe et contient notre corps. Le sac est une forme de mue à forte connotation identitaire : " La mue est une peau que l'on ôte, comme un habit usé. On en crée une nouvelle qui s'adapte à l'évolution de son corps, et pour modifier son aspect. On accorde à cette partie superficielle, donc visible, une importance particulière : c'est elle qui a la charge de représenter notre être. Cette peau que l'on enlève devient le symbole de notre histoire passée et proclame la métamorphose qui a lieu en nous ".
Pour les séries photographiques Mue et Mutation, O.G. avait réalisé une mue anthropomorphe grandeur nature, comme un prémisse aux premiers objets en SkinBag. Cette combinaison intégrale fait de l’homme une espèce en voie de disparition dont les spécimens sont placés dans des Boîtes d’insecte antropomorphes.

            

Le SkinBag est une mue amovible qui insiste sur la volonté d'appréhender son corps comme un lieu prospectif, comme un organisme en maturation spectaculaire, de sa naissance à sa mort. Jouer avec son corps pour l’épanouir est devenu essentiel dans notre société qui le disqualifie en imposant l'image d'un corps idéal et convenu. Ce corps " idéal standard " semble incompatible avec nos corps actuels, mais l’identification marche à fond et l’insatisfaction s’installe. Notion capitale, la mue symbolise à merveille l'idée de renaissance que l'on s'octroie (se fabrique) pour apparaître différent aux yeux des autres : se présenter sous cette peau d'apparat signale le besoin de présenter son corps comme porteur d'une identité personnelle et responsable.
Le SkinBag est une seconde peau amovible qui peut être retravaillée à volonté ; et contrairement aux transformations opérées sur notre corps effectif, aucune intervention sur notre peau extérieure n'est irréversible : piercings, tatouages, divers fonctionnalités… peuvent être ajoutés à loisir.

Le SkinBag se présente donc comme une proposition de mutation. Pourquoi ne pas reconfigurer le corps consciemment, programmer sa recomposition, le doter de prothèses pour l’optimiser, tel un ordinateur auquel on ajoute racks mémoire et extensions périphériques pour l’optimiser ?
Avec le SB-computer ou le SB-pixels-banane, ordinateurs et appareils photo (accessoires technologiques de plus en plus indispensables à notre quotidien) se voient protégés de " housses organiques " : proposition de fusion entre le numérique et l’organique, entre le technologique et la matière humaine ? " Recouvrir nos machines d’une peau organique " est, d’après O.G., " le premier pas symbolique vers l’intégration de prothèses électroniques en superficie ou dans notre corps ".

Invitation à l’anticipation ?
O.G. répond : " Je n’ai jamais cru en un avenir aseptisé comme veulent nous le faire penser les environnements et les simulations en images de synthèse. Le monde de demain ne sera pas hyper clean. Nous n’échapperons pas si vite à notre corps, à ce tas organique que nous sommes. (…) C’est dans notre matière que se construit notre être : sang, chair, graisse, et toutes ces matières molles et complexes constituent le support qui nous permet d’affronter le monde. Ce n’est pas l’organique qui va devenir numérique, mais bien la technologie numérique qui va devenir organique ".
Si l’on constate aujourd’hui que les appareils technologiques sont rendus obsolètes dès leur conception, l’homme lui aussi est voué à disparaître ou à accepter sa mutation. La mue humaine, incarnée métaphoriquement par le SkinBag, renvoie à cette idée d’une espèce en voie de disparition.
Les perspectives d’avenir semblent converger vers une fusion entre l’homme et la machine, rendue nécessaire pour la survie des deux entités.


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Contact presse Fabienne Stahl : 06 12 54 45 52 - 02 32 26 32 33 - @



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