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Presse

Capotes faciales et baisers protégés
 


 

 

S.

I.

V.



Partant des moules de visages qui servent à réaliser les Trophées de Chasse Humains, Olivier Goulet réalise des masques en latex, un de ses matériaux de prédilection.

Alors que le trophée est un objet autonome, fini, fixé au mur, le masque, lui, se révèle dans son appropriation par un individu.

Notre visage que l’on pense être le siège de nos expressions, la vitrine de notre personnalité est recouvert d’un autre visage, à la fois figé et mouvant, à la fois mort et vivant. Mort puisque toutes les ouvertures sont hermétiquement closes ; vivant parce que flexible, il s’adapte au visage. Solidaire de la tête, il suit son mouvement. Les cheveux, surtout lorsqu’ils sont longs, accentuent cette confusion, et " donnent vie " au masque.

Le masque cache le visage, l’emprisonne et protège celui qui le porte.

Etant désormais aveugle au monde extérieur, le masque nous pousse à rentrer en nous-même, et à nous abstraire du regard porté sur nous, et à appréhender notre environnement autrement.

S’il dissimule, il révèle aussi !... Derrière le masque, on peut laisser tomber le masque par lequel on se défend d’autrui, oublier l’image que l’on veut donner de soi, puisque l’on a l’apparence d’un autre.

Adopter son propre masque, le voir porté par un tiers ou s’approprier celui d’un autre, c’est aussi accepter le principe d’altérité et de transformation. Je deviens un autre, tu es moi, nous sommes différents et pourtant substantiellement semblables.

 

F, 2004

Masque d’Anne-Valérie Gasc, 2001

Fab et Jo, 2003



Les " baisers protégés " sont présentés sous forme de séries photographiques et de séquences filmées. Deux personnes s’embrassent en portant des masques, qu’Olivier Goulet appelle " capotes faciales ". Au-delà du fait que les préservatifs et les masques sont faits du même matériau, leur parenté s’étend à des principes relationnels d’ordre général : grâce à eux, on accède à l’autre avec plus de liberté (choix de partenaires multiples sans limite), pour répondre à notre instinct de fusion… Mais que signifie accéder à l’autre ?

Le baiser symbolise l’aspiration à une relation fusionnelle avec l’autre : embrasser, c’est appliquer sa bouche sur celle que l’on a choisi, pour dire notre amour, transmettre notre affection. Lorsque l’on donne et reçoit un baiser, se manifestent les liens et sentiments entre deux êtres épris. Le " baiser protégé " transforme cet acte d’amour instinctif en un simulacre relationnel désincarné.

Pour les " baisers protégés ", Olivier Goulet n’hésite pas à former des " couples " contraints et non assortis, tels deux amis du même sexe ou deux personnes qui se connaissent mal, et les invite au " baiser protégé ". Là, l’intimité est feinte, la sensation absente, la pulsion frustrée… Mais, si l’approche est aveugle, l’étreinte des corps est bien réelle et sème le trouble. Chacun sent le souffle arrêté de l’autre, et les gestes parlent malgré tout au corps…

A l’écran se traduit la confusion des sentiments, l’effet de complétude entre les deux êtres est entier, la simulation est réussie.

L’apparence fictionnelle devient plus vivante que la sensation effectivement ressentie, l’autre restant toujours inaccessible. L’idée de présence-absence se décline sous toutes les facettes dans cette expérience, autant que dans l’image qui en reste.

 

Baiser protégé (Thierry et Sophie), 2001

o + s (baiser protégé), 2004

Baiser protégé (Rémi et Barbara), 2001

 

Toutes les images présentées sur cette page sont disponibles en haute définition sur demande @

Ces visuels sont libres de droit, exclusivement dans le cadre d'articles présentant le travail d'Olivier Goulet.
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Contact presse Fabienne Stahl : 06 12 54 45 52 - 02 32 26 32 33 - @