La Marianne : trophée de la République
Aux arts citoyens !

   

"La République guidant le peuple"

La Marianne (yeux ouverts) au milieu
de Trophées de Chasse Humains (généralement yeux clos)

Collection de Trophées de Chasse Humains

 

La Marianne s'inscrit dans la série des Trophées de Chasse Humains réalisés par Olivier Goulet et viendra à ce titre compléter la collection de spécimens humains réunie par l’artiste depuis près de quinze ans.

Ces bustes d’individus ont été moulés sur le vif et sont accrochés au mur comme des trophées animaliers. Plus qu’une simple représentation d’une personne, le Trophée de Chasse Humain se fait métaphore des relations complexes, troubles, de pouvoir et de désir entre les hommes.

L'enjeu est ici tout autre : la jeune fille qui a été moulée offre en quelque sorte son image pour incarner la République, ce qui n'est pas indifférent. Devenir Marianne, c'est accéder à une certaine notoriété, même locale.

Le portrait devient un signe qui "occupe et signifie " un territoire et la Marianne, une identité individuelle qui devient une identité collective.

L'artiste à par ailleurs réalisé une Marianne « off » de Boisset, en moulant la doyenne du village (Léone Chapotel : 90 ans), pour valoriser l’expérience et signifier que beauté n’est pas forcément synonyme de jeunesse, comme le dit l’une des accroches de sa marque SkinBag : «Demain, tu seras belle encore».

Ce n’est pas la première fois que les questions de l’identité et du territoire s’insinuent dans les travaux d’Olivier Goulet, qui n’a pas peur de toucher aux symboles religieux ou aux emblèmes politiques. Cette Marianne est liée à d'autres projets antérieurs :

> American Trophy, buste sans visage, le crâne traversé par un drapeau américain et les épaules accrochées à une poutre recouverte de drapeaux nationaux tel un bœuf dans son jouc

> La série des SkinFlags, pastiches de drapeaux nationaux réalisés en peau synthétique. Le SkinFlag français, par exemple, est fait de peaux noire, blanche et mate faisant écho au fameux slogan de SOS racisme « black, blanc, beur », pour désigner la France multi-ethnique.

La doyenne du village (Léone Chapotel)