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SkinFlag
peau humaine sythétique / human synthetic skin
2004 / 2005
120 x 80 cm / 31 x 47 in

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Ma peau est mon drapeau / My skin is my flag
SkinFlag : territoire corporel de l’humain

 

SF-france

SF-usa



SF-pax utopia

SF-arabie


SF-SkinBag

 

The synthetic SkinFlags recreate diffrent shades of skin colour, as pastiches of national flags that the artist stigmatizes as obsolete symbols of territorial order and colonial history. In Olivier Goulet's work the idea of human mutation and moulting stimulated by technological innovation relates to continuous political changes that affect the definition of borders and national identities. Flags as symbols of articial constructs contrast with the natural fusion and coexistence of different coloured skins.

SkinFlags at FACT - Liverpool - 2008

L’homme a engagé sa mutation. Il se questionne, à la recherche d’une éventuelle identité. Il sonde l’organisation sociale dans laquelle il baigne comme dans le liquide amniotique. Il la critique, la condamne. Mais jamais il ne peut s’en libérer.

Le drapeau est le grand symbole des nations, ces organisations historiques ambiguës qui nous laissent perplexes.

Les SkinFlag pastichent les drapeaux nationaux, tous souillés par les comportements coloniaux et impérialistes de l’espèce humaine s’appropriant progressivement le globe. Ils dénoncent l’importance accordée aux frontières nationales, ces limites territoriales héritées des conflits incessants et symptomatiques du comportement archaïque de l’homme. Les drapeaux sont l’emblème de pouvoirs locaux qui entravent l’émergence d’une culture mondiale et fédérative. Combien d’exemples passés et présents montrent les peuples s’affrontant et s’entretuant pour conquérir des territoires ?

 

 

Le principe même de frontière est problématique.
Les frontières visent-elles à parquer l’humain ? à le protéger ? à le déterminer ?
Les frontières cherchent à formaliser artificiellement un corps collectif qui n’existe pas en soi.
Elles demeurent inefficaces pour circonscrire des populations qui ne cessent de bouger et d’évoluer.

La volonté de faire coïncider nation et territoire n’est plus recevable.
Les groupes d’intérêt et d’affinité de tous ordres s’interpénètrent au delà des frontières, rendant caduques les nations territoires au profit des nations culturelles. Les réseaux numériques facilitent la constitution de ces groupes en leur permettant de mieux se structurer. Quand parviendront-ils à devenir des contre pouvoirs effectifs capables de remettre en question la légitimité des états nationaux et  redéfinir la répartition géopolitique actuelle ?

Nombreuses sont les voix qui militent pour la déterritorialisation de l’individu. C’est d’ailleurs un des principes majeur de la mutation : dispersion corporelle, multiprocessorisation cérébrale, dissolution des structures sociales, éclatement des valeurs morales…

 

 

 

Drapeaux en tissus organiques

Alors que les drapeaux nationaux arborent des couleurs vives pour assurer une visibilité maximale, les SkinFlag reprennent les teintes des différents groupes ethniques : WhiteSkin, BlackSkin, DarkSkin, RedSkin ...
Bleu – Blanc – Rouge du drapeau français deviennent Black – Blanc – Beur sur le SkinFlag-France, donnant ainsi une image au fameux slogan.
L’uniformité tonale des SkinFlag signifie l’obsolescence des drapeaux actuels pour symboliser les nations.

Les SkinFlag sont réalisés en tissus organiques et constitués par un assemblage de peaux humaines synthétiques. Les SkinFlag sont, par la matérialité même de leur support, symptomatiques du corps social : « ma peau est mon drapeau ». Un corps n’existe pas en soi, mais en relation avec ses congénères.

Les plis se poursuivent d'une teinte de peau à l'autre, signifiant que c’est dans les liens entre ses membres que se fait la cohérence du groupe. Les plis de l’expérience et des intentions s’impriment dans nos peaux quelque soit leurs couleurs. Est-ce trivial de rappeler que le groupe, la nation naissent à la fois de nos différences et de nos similitudes ? Nous sommes tous mus par des besoins proches, nous sommes tous plus ou moins frères ou cousins, nous provenons tous d'une origine commune et avons les mêmes aspirations positives : l’accomplissement de soi, le plaisir, le bonheur…
Nous sommes aussi tous sous l’emprise du temps, saisis par la perspective de notre finitude. Ces plis et ces rides sont autant de marques de notre organisme pris dans l’infernale spirale temporelle : les souffrances physiques et psychologiques sont inhérentes à la vie, et aussi largement dues à la malveillance humaine.

Le SkinFlag symbolise l’interaction et l’interdépendance de l’individuel et du collectif : il se veut symbole de l’Etre humain, le drapeau de l’Homme au-delà des distinctions de races, des limites de territoires, des différends idéologiques ou politiques.


 

SkinBag Flags

Les SkinFlag portent tous l’effigie SkinBag scarifiée en leur centre (cf concept SkinBag).
Cette signature renvoie à l’expression « sacs de peau » qui peut être lue comme une vision extrême de la condition humaine. Elle complète d’autre part notre compréhension des SkinFlag : de même que nos sacs sont des extensions des corps individuels, les drapeaux sont le prolongement des corps collectifs.
SkinBag appelle à une redéfinition des identités individuelles et collectives rendue possible par l’intégration de nos organes numériques dans notre corps. Les protocoles de reconnaissance et de communication entre le monde organique et numérique parviendraient à nous affranchir des archaïques lois morales, économiques, fonctionnelles et politiques qui régissent le monde aujourd’hui. SkinBag, comme d’autres groupes, se veut porteur de nouvelles valeurs – la paix, le respect mutuel et la coopération – qui, à défaut d’être originales, restent du domaine de l’espérance parce que jamais mises en œuvre de manière durables et convaincantes.

Objectif Paix

Le SkinFlag de la paix est uni. Il ne s’encombre d’aucun symbole distinctif, ni d’aucune couleur propre. Sa teinte n’est pas définie et selon l’endroit où on le rencontre, il peut être brun, jaune, rose…
Alors que les SkinFlag sont plutôt épais comme des peaux d’éléphants, le SkinFlag de la paix est une fine membrane, translucide, flottante et enveloppante.
C’est un drap de peau [drap-peau] brut, de la matière première qui pourrait être transformée en n’importe quoi, le drapeau de la virtualité de l’organique.

Le SkinFlag symbolise l’interaction et l’interdépendance de l’individuel et du collectif : il se veut symbole de l’Etre humain, le drapeau de l’Homme au-delà des distinctions de races, des limites de territoires, des différends idéologiques ou politiques.

Le conflit israélo-palestinien est un exemple révélateur de la relation trouble qui existe entre territoire et identité, terre et drapeau. Le SkinFlag « Pax utopia »  est un anti-drapeau puisqu’il nie les états politiques existants, en les fusionnant en un Etat unique. Cette proposition est utopique, mais évocatrice d’une aspiration à la paix appelée par une majorité d’humains qui pourtant ne parviennent pas à empêcher les conflits à tous les niveaux de leur existence.

Les SkinFlag sont une réponse aux nationalistes qui revendiquent toujours leur appartenance nationale (sous couvert du respect des particularismes) et cherchent à freiner le mouvement de dissolution des identités nationales. La résistance est forte. Chacun a peur d’y perdre sa peau.

 


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